De profundis clamavi
Imploro-te piedade, meu único amor,
Do abismo onde me foi o coração lançado,
Triste universo e seu horizonte cerrado
Onde na noite nadam blasfêmia e horror;
Seis meses paira um sol frio nessa região,
Por seis outros a noite vem tudo ganhar;
É uma extensão mais nua que a terra polar;
– Nem animais, nem riachos, nem vegetação!
Ora, não há horror no mundo que ultrapasse
A gélida crueldade desse sol e a face
Dessa noite sem fim, ao Caos tão semelhante;
Tenho inveja da fera mais horripilante,
Que pode afundar num sono sem contratempo,
Tão lenta se desfia a urdidura do tempo!
De profundis clamavi
J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime,
Du fond du gouffre obscur où mon coeur est tombé.
C'est un univers morne à l'horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème;
Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre;
C'est un pays plus nu que la terre polaire
— Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois!
Or il n'est pas d'horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos;
Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,
Tant l'écheveau du temps lentement se dévide!
BAUDELAIRE, Charles. "De profundis clamavi". In: As flores do mal. Trad. por Júlio Castañon Guimarães. São Paulo: Companhia das Letras, 2019.