10.5.17
Charles Baudelaire: "Spleen (III)": trad. de Guilherme de Almeida
Spleen (III)
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.
Spleen (III)
Sou como o pobre rei de algum país chuvoso,
Rico, mas incapaz, moço e no entanto idoso,
Que as lisonjas dos preceptores desprezando
Vai com seus animais, com seus cães se enfadando.
Nada o pode alegrar, nem caça, nem falcão,
Nem seu povo morrendo em frente do balcão.
Do jogral favorito a grotesca balada
Não mais lhe desenruga a fronte acabrunhada;
Todo flores-de-lis, é um mausoléu seu leito,
E as aias, que acham todo príncipe perfeito,
Já não sabem que traje impudico vestir
Para fazer esse esqueleto moço rir.
O sábio, que fabrica o seu ouro, em vão luta
Por lhe extirpar do ser a matéria corrupta,
E nem nos tais banhos de sangue dos romanos,
De que se lembram na velhice os soberanos,
Conseguiu aquecer essa carcaça insulsa
Onde, em lugar de sangue, a água do Lete pulsa.
BAUDELAIRE, Charles. "Spleen (III)". In: ALMEIDA, Guilherme (org. e trad.). Poetas de França. São Paulo: Babel, s.d.
Depois de Baudelaire, o silencio.
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